dimanche 3 octobre 2021

Article sur le développement de l'enfant (3 à 5 ans), proposé par la psychologue scolaire.

 

Le développement du cerveau de 3 à 5 ans

Les 5 premières années sont déterminantes pour le développement du cerveau d’un enfant. C’est pourquoi il est important de le soutenir dans la gestion de ses émotions et dans son apprentissage. Cela stimule ainsi son développement intellectuel.

3 à 5 ans

Pendant cette période, le cerveau de l’enfant fonctionne à plein régime! Sa consommation de glucose ne cesse d’augmenter. À 4 ans, le cerveau de l’enfant consomme de 2 à 3 fois plus de glucose que le cerveau de l’adulte. En effet, vers 4 ou 5 ans, la consommation énergétique du cerveau représente environ 65 % de la consommation énergétique totale du corps alors qu’elle est seulement de 20 à 25 % chez l’adulte. Cette demande élevée chez l’enfant se maintiendra jusqu’à environ 10 ans.

Pour soutenir ce développement accéléré, l’enfant a besoin de conditions favorables, c’est-à-dire d’une alimentation complète et équilibrée, d’un bon sommeil, d’activité physique, etc. Il a également besoin d’être soutenu sur les plans émotionnel et intellectuel. Il ne faut pas oublier que le développement de l’enfant est possible grâce aux interactions qu’il a avec son environnement et avec les personnes de son entourage.

De 3 à 5 ans, l’enfant acquiert des aptitudes et des habiletés intellectuelles importantes qui lui serviront notamment au moment de son entrée à l'école, en particulier en ce qui a trait au langage et aux mathématique. De plus, les habiletés de planification évoluent considérablement pendant cette période. En effet, à partir de 4 ans, les enfants peuvent planifier des événements simples et familiers. La découverte l’intéresse maintenant plus que la répétition.

Ce faisant, l’enfant devient aussi plus conscient du monde qui l’entoure. Les peurs sont d’ailleurs courantes chez les enfants d’âge préscolaire. Environ 71 % d’entre eux vivent des peurs, qui peuvent se manifester par une forme d’anxiété, notamment les peurs sociales et la peur de l’inconnu. Vers 4 ans, 1 enfant sur 4 développerait un petit tic ou une manie comme ronger ses ongles, tortiller une mèche de cheveux ou son chandail. Ces gestes inconscients lui permettent de décharger ses tensions et de retrouver de l’assurance.

L’enfant comprend aussi que ses actes ont des effets sur son environnement. Vers 3 ou 4 ans, la moitié des enfants a tendance à modifier la réalité pour éviter de se faire disputer. Il ne s’agit pas nécessairement de mensonges puisque plusieurs enfants de cet âge ne distinguent pas encore parfaitement le réel de l’imaginaire. Ils ont aussi recours à la pensée magique (« si je le dis, ça deviendra vrai ») et prêtent des sensations humaines aux choses. C’est également à cet âge qu’apparaît l’ami imaginaire.

De nouveaux besoins

Maintenant qu’il a davantage conscience de lui-même et des autres, l’enfant d’âge préscolaire a de nouveaux besoins, notamment affectifs. Entre autres, il veut être reconnu comme un garçon ou comme une fille. Il faut toutefois continuer de l’exposer à toutes sortes de jouets et d’activités qui conviennent autant aux filles qu’aux garçons ainsi qu’à des modèles qui vont à l’encontre des stéréotypes.

Alors qu’à 3 ans il commence à partager avec ses amis, vers 4 ou 5 ans, il s’ouvre vraiment à la collaboration. Il n’est plus uniquement centré sur ses besoins et il comprend progressivement mieux les sentiments et les idées des autres. C’est donc l’âge des premiers amis. L’enfant aime aussi créer des liens avec les adultes.

Son imaginaire demande aussi à être nourri : le jeu symbolique lui plaît tout particulièrement. Il aime aussi mettre à profit sa créativité, d’où l’importance de lui en donner l’occasion en lui laissant mener des activités et en le laissant prendre des décisions et faire des choix.

L’évolution du langage

À cet âge, l’enfant réussit à construire de petites phrases. Graduellement, il ajoutera de plus en plus de mots, et ses phrases seront plus complètes. On peut remarquer qu’il a compris les principales règles de la construction de phrase par les erreurs qu’il commet. Par exemple, même s’il fait une erreur en disant « vous faisez » au lieu de « vous faites », cela veut dire qu’il a compris que c’est généralement de cette façon que se conjuguent les verbes à la 2e personne du pluriel.

Vers 3 ans
La structure sujet-verbe-complément est bien en place tout comme l’utilisation des phrases en « je ». À cet âge, les histoires le fascinent et il a même ses préférées. Il a compris certaines notions de temps (hier, aujourd’hui, demain) et commence à poser plus de questions, parfois uniquement pour le plaisir de les poser. Il commence aussi à raconter ce qu’il fait et ce qu’il a vu.

Vers 4 ans
C’est l’âge des « pourquoi » et autres questions. L’enfant distingue maintenant les différents moments de la journée : matin, midi et après-midi, soir et nuit. Il utilise davantage les prépositions.

Vers 5 ans
L’enfant a une maîtrise de la langue souple et expressive. Sa conversation a plus d’àpropos, et ce qu’il raconte est plus en lien avec le contexte. Cela signifie qu’il a compris que sa perception des choses peut différer de celle des autres.

Voici un exemple qui illustre la place prise par les mots au fur et à mesure que l’enfant évolue. La mère d’un enfant lui offre des chaussures neuves. Si quelqu’un appelle ensuite l’enfant au téléphone et lui demande ce qu’il a reçu, l’enfant peut avoir 2 réactions qui dépendent de son âge : à 3 ans, tous les enfants montrent les chaussures au téléphone, tandis qu’à 4 ans, tous ou presque mettent des mots à la place de l’objet.

Les bienfaits du jeu libre

De 3 à 5 ans, les jeux des enfants augmentent en complexité. Le jeu libre prend alors une autre dimension puisqu’il permet à l’enfant d’explorer, de développer sa créativité et de se familiariser avec la résolution de problèmes. Dans un environnement sécuritaire et chaleureux, et avec le soutien d’un adulte, l’enfant peut maintenant planifier ses activités, agir selon ses envies et réfléchir ensuite à l’activité qui se termine.

Le jeu libre est particulièrement important au développement de l’attention, de la concentration, de la mémoire, de l’autorégulation et des fonctions exécutives.

Par sa nouvelle capacité à planifier un jeu, l’enfant apprend d’abord à formuler une intention pour accomplir quelque chose de particulier. Il doit alors se concentrer et imaginer ce qu’il souhaite faire. Il utilise alors des processus intellectuels complexes comme l’inhibition, qui lui permet de contrôler son comportement et ses émotions, ou la flexibilité mentale, qui l’aide à s’engager dans différentes activités. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de se prêter à des jeux plus complexes et de plus en plus matures.

Une fois qu’il a choisi le jeu ou l’activité qui l’intéresse, il agit en conséquence. Il apprend alors à s’organiser et à explorer son environnement. En cours de route, il décidera peut-être de modifier le jeu imaginé au départ ou d’y mettre fin. Ces décisions l’obligeront alors à interagir avec les autres enfants ou les adultes. Il devra parfois négocier et observer les conséquences de ces choix. Il est d’ailleurs important d’accompagner l’enfant à cette étape pour l’inciter à raisonner davantage.

Enfin, une fois le jeu terminé, l’enfant de 3 à 5 ans peut réfléchir à ce qui vient de se passer. Il se demandera peut-être s’il a apprécié le jeu, ce qui sollicitera sa mémoire. L’adulte peut alors aider l’enfant à pousser davantage son raisonnement pour l’amener plus loin dans son développement. Il pourra aussi faire des liens entre ce qu’il avait prévu et ce qui s’est réellement passé. Cette réflexion l’aidera à mieux comprendre ses actions et leurs effets sur son environnement et sur les autres. Il mettra ainsi en place des façons de faire qu’il pourra réutiliser dans différents contextes.

L’évolution des dessins
Les dessins de l’enfant de 3 ans sont de plus en plus complexes. Les couleurs tiennent toujours du hasard par contre. Vers 4 à 6 ans, il gagne en habileté, et ses dessins deviennent progressivement plus réalistes et détaillés. Il trace ses premières formes géométriques par accident. Peu à peu, il les reproduira volontairement. Autour de 5 ans, l’enfant aime reproduire certaines formes ou certains motifs qui sont reconnaissables. Ses dessins semblent toujours flotter dans la page et sont transparents. Les éléments plus importants pour l’enfant sont représentés plus gros, et les couleurs sont choisies par émotivité. Les dessins de l’enfant ne représentent donc pas la réalité, mais ils s’en approchent progressivement.

 

 Révision scientifique : Stéphanie Duval, professeure en éducation préscolaire à l’Université du Québec à Chicoutimi

Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire

Céline HODROJ

Psychologue Scolaire

Ecole Française Internationale de Djeddah

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