Le développement du cerveau de 3 à 5 ans
Les 5 premières années sont déterminantes pour le
développement du cerveau d’un enfant. C’est pourquoi il est important de le
soutenir dans la gestion de ses émotions et
dans son apprentissage. Cela stimule ainsi son développement intellectuel.
3 à 5 ans
Pendant cette période, le cerveau de l’enfant
fonctionne à plein régime! Sa consommation de glucose ne cesse d’augmenter. À
4 ans, le cerveau de l’enfant consomme de 2 à 3 fois plus de glucose
que le cerveau de l’adulte. En effet, vers 4 ou 5 ans, la
consommation énergétique du cerveau représente environ 65 % de la consommation
énergétique totale du corps alors qu’elle est seulement de 20 à 25 % chez
l’adulte. Cette demande élevée chez l’enfant se maintiendra jusqu’à environ
10 ans.
Pour soutenir ce développement accéléré, l’enfant a
besoin de conditions favorables, c’est-à-dire d’une alimentation complète et
équilibrée, d’un bon sommeil,
d’activité physique, etc. Il a également besoin d’être soutenu sur les plans
émotionnel et intellectuel. Il ne faut pas oublier que le développement de
l’enfant est possible grâce aux interactions qu’il a avec son environnement et
avec les personnes de son entourage.
De 3 à 5 ans, l’enfant acquiert des aptitudes et
des habiletés intellectuelles importantes qui lui serviront notamment au
moment de son entrée à l'école, en particulier en ce qui a trait au langage et aux mathématique.
De plus, les habiletés de planification évoluent considérablement pendant cette
période. En effet, à partir de 4 ans, les enfants peuvent planifier des
événements simples et familiers. La découverte l’intéresse maintenant plus que
la répétition.
Ce faisant, l’enfant devient aussi plus conscient du
monde qui l’entoure. Les peurs sont
d’ailleurs courantes chez les enfants d’âge préscolaire. Environ 71 %
d’entre eux vivent des peurs, qui peuvent se manifester par une forme d’anxiété,
notamment les peurs sociales et la peur de l’inconnu. Vers 4 ans,
1 enfant sur 4 développerait un petit tic ou
une manie comme ronger ses ongles, tortiller une mèche de cheveux ou son
chandail. Ces gestes inconscients lui permettent de décharger ses tensions et
de retrouver de l’assurance.
L’enfant comprend aussi que ses actes ont des effets
sur son environnement. Vers 3 ou 4 ans, la moitié des enfants a
tendance à modifier la réalité pour éviter de se faire disputer. Il ne s’agit
pas nécessairement de mensonges puisque
plusieurs enfants de cet âge ne distinguent pas encore parfaitement le réel de
l’imaginaire. Ils ont aussi recours à la pensée magique (« si je le dis,
ça deviendra vrai ») et prêtent des sensations humaines aux choses. C’est
également à cet âge qu’apparaît l’ami imaginaire.
Maintenant qu’il a davantage conscience de lui-même et
des autres, l’enfant d’âge préscolaire a de nouveaux besoins, notamment
affectifs. Entre autres, il veut être reconnu comme un garçon ou comme une
fille. Il faut toutefois continuer de l’exposer à toutes sortes de jouets et
d’activités qui conviennent autant aux filles qu’aux garçons ainsi qu’à des
modèles qui vont à l’encontre des stéréotypes.
Alors qu’à 3 ans il commence à partager avec
ses amis, vers 4 ou 5 ans, il s’ouvre vraiment à la collaboration. Il
n’est plus uniquement centré sur ses besoins et il comprend progressivement
mieux les sentiments et les idées des autres. C’est donc l’âge des premiers amis.
L’enfant aime aussi créer des liens avec les adultes.
Son imaginaire demande aussi à être nourri : le
jeu symbolique lui plaît tout particulièrement. Il aime aussi mettre à profit
sa créativité,
d’où l’importance de lui en donner l’occasion en lui laissant mener des
activités et en le laissant prendre des décisions et faire des choix.
À cet âge, l’enfant réussit à construire de petites
phrases. Graduellement, il ajoutera de plus en plus de mots, et ses phrases
seront plus complètes. On peut remarquer qu’il a compris les principales règles
de la construction de phrase par les erreurs qu’il commet. Par exemple, même
s’il fait une erreur en disant « vous faisez » au lieu de « vous
faites », cela veut dire qu’il a compris que c’est généralement de cette
façon que se conjuguent les verbes à la 2e personne du pluriel.
Vers 3 ans
La structure sujet-verbe-complément est bien en place tout comme l’utilisation
des phrases en « je ». À cet âge, les histoires le fascinent et il a
même ses préférées. Il a compris certaines notions de temps (hier, aujourd’hui, demain) et commence à poser plus de
questions, parfois uniquement pour le plaisir de les poser. Il commence aussi à
raconter ce qu’il fait et ce qu’il a vu.
Vers 4 ans
C’est l’âge des « pourquoi » et autres questions. L’enfant distingue
maintenant les différents moments de la journée : matin, midi et
après-midi, soir et nuit. Il utilise davantage les prépositions.
Vers 5 ans
L’enfant a une maîtrise de la langue souple et expressive. Sa conversation a
plus d’àpropos, et ce qu’il raconte est plus en lien avec le contexte. Cela
signifie qu’il a compris que sa perception des choses peut différer de celle
des autres.
Voici un exemple qui illustre la
place prise par les mots au fur et à mesure que l’enfant évolue. La mère d’un
enfant lui offre des chaussures neuves. Si quelqu’un appelle ensuite l’enfant
au téléphone et lui demande ce qu’il a reçu, l’enfant peut avoir
2 réactions qui dépendent de son âge : à 3 ans, tous les enfants
montrent les chaussures au téléphone, tandis qu’à 4 ans, tous ou presque
mettent des mots à la place de l’objet.
De 3 à 5 ans, les jeux des enfants
augmentent en complexité. Le jeu libre prend
alors une autre dimension puisqu’il permet à l’enfant d’explorer, de développer
sa créativité et de se familiariser avec la résolution de problèmes. Dans un
environnement sécuritaire et chaleureux, et avec le soutien d’un adulte,
l’enfant peut maintenant planifier ses activités, agir selon ses envies et
réfléchir ensuite à l’activité qui se termine.
Le jeu libre est
particulièrement important au développement de l’attention, de la concentration,
de la mémoire, de l’autorégulation et des fonctions exécutives.
Par sa nouvelle capacité à planifier un jeu, l’enfant
apprend d’abord à formuler une intention pour accomplir quelque chose de
particulier. Il doit alors se concentrer et imaginer ce qu’il souhaite faire.
Il utilise alors des processus intellectuels complexes comme l’inhibition, qui lui permet de contrôler son
comportement et ses émotions, ou la flexibilité
mentale, qui l’aide à s’engager dans différentes activités. C’est
d’ailleurs ce qui lui permet de se prêter à des jeux plus complexes et de plus
en plus matures.
Une fois qu’il a choisi le jeu ou l’activité qui
l’intéresse, il agit en conséquence. Il apprend alors à s’organiser et à
explorer son environnement. En cours de route, il décidera peut-être de
modifier le jeu imaginé au départ ou d’y mettre fin. Ces décisions l’obligeront
alors à interagir avec les autres enfants ou les adultes. Il devra parfois
négocier et observer les conséquences de ces choix. Il est d’ailleurs important
d’accompagner l’enfant à cette étape pour l’inciter à raisonner davantage.
Enfin, une fois le jeu terminé, l’enfant de 3 à
5 ans peut réfléchir à ce qui vient de se passer. Il se demandera
peut-être s’il a apprécié le jeu, ce qui sollicitera sa mémoire. L’adulte peut
alors aider l’enfant à pousser davantage son raisonnement pour l’amener plus
loin dans son développement. Il pourra aussi faire des liens entre ce qu’il
avait prévu et ce qui s’est réellement passé. Cette réflexion l’aidera à mieux
comprendre ses actions et leurs effets sur son environnement et sur les autres.
Il mettra ainsi en place des façons de faire qu’il pourra réutiliser dans
différents contextes.
L’évolution des
dessins
Les dessins de l’enfant de 3 ans sont de plus en plus complexes. Les
couleurs tiennent toujours du hasard par contre. Vers 4 à 6 ans, il gagne
en habileté, et ses dessins deviennent progressivement plus réalistes et
détaillés. Il trace ses premières formes géométriques par accident. Peu à peu,
il les reproduira volontairement. Autour de 5 ans, l’enfant aime
reproduire certaines formes ou certains motifs qui sont reconnaissables. Ses
dessins semblent toujours flotter dans la page et sont transparents. Les
éléments plus importants pour l’enfant sont représentés plus gros, et les
couleurs sont choisies par émotivité. Les dessins de l’enfant ne représentent
donc pas la réalité, mais ils s’en approchent progressivement.
Révision scientifique : Stéphanie Duval, professeure
en éducation préscolaire à l’Université du Québec à Chicoutimi
Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire
Céline HODROJ
Psychologue Scolaire
Ecole Française Internationale de Djeddah
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